"Le ventre de la bête immonde est encore fécond...."
Après avoir travaillé sur le texte d’Ariel Dorfman « La jeune fille et le mort », le théâtre Bûle a voulu poursuivre la réflexion autour du thème de la dictature, dans un monde où, de tous côtés, des systèmes totalitaires se mettent en place et semblent être en passe de devenir le nouvel ordre mondial…

Le texte « Grand-peur et misère du IIIe Reich » de Bertold Brecht montre de façon implacable comment l’oppression extérieure modifie le comportement des gens en profondeur dans la sphère intime et les relations intrafamiliale, de voisinage comme dans le travail.
Le texte a été publié en 1938 et à ce moment là, Bertold Brecht ne connaissait évidemment pas l’horreur absolue sur laquelle allait déboucher les cinq années de mise en place du nazisme qu’il décrit dans ce texte, et pourtant – pour nous qui savons – tout est là, en germe.
C’est notre aveuglement, nos lâchetés, nos compromissions qui nourrissent et permettent – malgré quelques îlots de résistance et de protestations – que « le ventre de la bête immonde soit encore fécond« .
Le choix de mise en scène est de situer les onze scènes que nous avons sélectionnées dans un espace
non daté, afin d’ancrer le spectacle autant dans notre présent que dans son contexte historique :
- La délation
- La croix blanche
- La femme juive
- Le mouchard
- L’heure de l’ouvrier
- La caisse
- Le libéré
- Secours d’hiver
- Le vieux militant
- Placement de main d’œuvre
- Référendum
Les seuls éléments de décor seront quelques chaises qui seront déplacées afin de figurer des espaces différents ou utilisées comme accessoires.
Les costumes seront neutres à part quelques éléments à disposition pour jouer chaque personnage sans connotation réaliste d’époque.
Huit acteurs figureront un chœur toujours présent, un meneur de jeu énoncera pour chaque scène le texte
de présentation et nommera les personnages ainsi que la date et le lieu (didascalie).
Pas d’identification au personnage, il s’agit de représenter chaque situation afin d’en faire ressortir les
enjeux par une mise en évidence des aspects tragiques, absurdes voire comiques qu’elle contient.
Les scènes seront appuyées par des chants et des pantomimes afin d’accentuer la « mise à distance » du
spectateur qui ne doit pas être pris au piège de l’émotion mais avoir pleine conscience de ce qui se joue sur
scène et au dehors.
L’atelier théâtre adultes présente « Grand-peur et misère du IIIe Reich » les 2 premiers week-end de juillet à Gannat, Ebreuil, Saint-Félix, Chantelle, Saulzet et Bègues.